Écrire et lire.

Toute marche laisse des empreintes, tout contact est une occasion d’échanges relativement intenses et inconscients. Boire sur un verre par exemple, ne le vide pas. Ca le remplit d’air expiré, lequel air est chargé de vapeurs de salives et diverses sécrétions invisibles. Qui écrit expire, qui lit inspire. Expirer et inspirer, c’est respirer. Respirer, c'est recycler, réutiliser. Nous respirons le même air, et le recyclons ensemble avec les autres êtres vivants. Il n’existe pas  d’usine à air neuf. Le même air expiré par la baleine est inspiré par la Reine, et sortira des narines d’une souris. Si on inventait un système de traçabilité de l'air, on cesserait de rechercher l'origine de la vie, et de rendre hommage à l'évolution. On saurait pourquoi le cochon est impur, cru comme cuit. On saurait que les pets se recyclent, et on pèterait le feu!

Écrire, c’est recycler. Ce que je pense, n'est pas nouveau. Un autre avant l'a pensé, et d'autres aux alentours le pensent. Moi, je le pense et je l'écris, à ma façon et avec l’air fraichement sorti de mes entrailles. C'est ce qui nous rend différents. Tous sommes également intelligents, imaginatifs. Mais nous sommes nombreux «tatillons», d'autres «papillons» et certains plutôt «actions».

Sans écriture, c'est sans trace de la pensée. Les animaux pensent, mais en dedans. Ils ignorent même qu'ils pensent, je crois. Si je ne l’avais pas écrit, je l’ignorerais. L'humain pense, écrit ou prête sa plume à un penseur. Sans écriture, on peut au moins mémoriser, chanter, réciter, et exister.

Lire, c'est voyager dans le labyrinthe de la pensée de l’auteur. Les marcheurs n'ont pas toujours présent à l’esprit l’image des traces de ceux qui ont frayée le chemin, ou des autres qui les ont précédés. Un livre neuf, aura été plusieurs fois lu avant sa parution. Les lettrés et lecteurs se targuent d’être cultivés et non ignorants, mais ils ignorent participer au recyclage des voyages de l’esprit et de l’imagination. En lisant ce texte, vous faites dans votre espace le même voyage que j’ai fait un autre temps avec mon véhicule. La chaîne du recyclage de l’esprit n’aura pas de fin, tant que les écrits trouveront des lecteurs.

 

F

Francois M.

2012

 

Accueil

 

Activités de lectures

 

Oraison