Les jeunes, le texto et la pensée.

Ils sont sur les Réseaux. Dehors sur la place publique. Ils sont libres, sans barrière ni borure. Ils sont directs, en direct; moins bavards que n'avons jamais été avant. Ils disent, plutôt écrivent-ils ce qu'ils pensent, ils ne reculent devant rien.

Ça me donne des frissons de voir des jeunes qui n'ont peur de rien. La peur est mère du respect, de la tempérance et de la raison. Qui n'a peur de rien a perdu la raison! On a peur la nuit, on reste à l'intérieur, et on se montre sage. On bore la porte et on dort tout nu à l’abri de tout regard étranger. Tel est le monde merveilleux de la peur. Aujourd'hui la nuit c'est le jour pour les jeunes adultes nés vaccinés contre la peur et exemptés de témérité.

La peur est cousine de l'intimité. La peur de déplaire ou d'être découvert dans ce que nous sommes dont nous sommes fières ou jaloux sans l'assumer pleinement, nourrit notre intimité.  Un temps autre nous écrivions des lettres réservées à un/e destinataire et gardées secrètes, par la peur de l'autre, l'étranger voyeur inconnu. La peur nous rapproche de la décence, nous tient éloignés de l'innocence et nous réconcilie avec la conscience.

Les jeunes du texto perdent les liens de l'intimité et deviennent des êtres à la peau transparente, enviables mais hélas aussi, plus fragiles qu’on ne le pense. La transparence, elle va à contre courant des sens humains. Car depuis que l’humain s’est attaché des habits et des masques, le faux fait parti de lui. Avec les jeunes du texto sans intimité, nous amorçons probablement le retour aux temps révolus, ceux de la nudité toute naturelle. Naturelle!

Voilà, je vois déjà le Président américain sous la douche sans rideau, sans habits, entre quatre murs en verre transparent! Je vois le Pape célébrant la messe à Pâques sans soutane ni culotte. Tout ça étant l'effet de la révolution texto. Je suis fou et je m'en fous, que je puisse voir à travers les murs de mythes à l'intérieur desquels j'ai grandi, pour oser m'imaginer ce monde sacré à nu comme du vrai monde, que c'est merveilleux! Imaginer...!  Qui pouvait s'imaginer que la reine ait eu une sacrée enfance, que le roi va après ses repas copieux aux petits coins d'aisance, oui aux petits soins intimes, et le voir en position effective? Dorénavant, tout est visualisable.

Le texto, la révolution de l'écriture

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Francois M.

2008