Le printemps arabe en quatre temps

Est-il imaginable que le papillon de Tunis soit à l’origine des tourbillons magrébins? Imaginable, oui. Autrement, je n’aurais rien entendu de tel. Conspiration? Attention, je nous vois venir! Il ne peut y avoir plus petit papillon que la conspiration. Qui verra la conspiration en action, battant des ailes de papillons et provoquer la tempête à l’autre bout du monde? Elle est, elle aussi, le fruit de l’imagination, ayant comme caractéristique existentielle la négation intrinsèque de sa réalité. Puisqu’il est tout à fait facile de croire qu’elle est affabulatoire, alors elle peut exister et être tranquillement à l’ouvrage à travers les âges.

Du printemps arabe, je ne comprends pas grand-chose. Il ne tombe pas de nulle part, n’est-ce pas? Non loin de Tunis, il y a Abidjan (en Côte-d’Ivoire), et plus loin au sud de l’équateur, Kigali au Rwanda, pour n’évoquer que ce que je connais. Au nord, il y a la mer Méditerranée, et puis les rivières Euphrate et Tigre qui irriguent la Syrie, la Turquie, l’Irak, le Koweït, les pays du golfe persique. Autant de terres rouges de sang, passées au feu en présence de convoitises internes ou externes, évidentes. Les intérêts étrangers ne peuvent se retrouver à chaque fois là, par hasard, tantôt pour allumer le feu, tantôt pour l’étouffer. Il n’y a pas de feu sans friction, et celle-ci s’opère sans bruit à l’abri des vents et des vantards.

Comme une lecture en labo d’un simple frottis, je ferai l’autopsie d’une tempête qui passe laissant des dégâts gigantesques et .qui ne meurt pas. Depuis la nuit des temps des temples ont célébré des victoires d’armées ou plutôt la décapitation de rois infortunés. L’enjeu n’est nullement fortuit, il s’agit de combats impitoyables pour plus d’espaces vitaux. La première guerre mondiale, est souvent citée pour illustrer cette sombre réalité. La seconde qui a débouché sur des boucheries de chambres à gaz et par l’arme atomique, fut prescrite par des sorciers économistes en manque d’inspirations face à une crise financière persistante malgré le recours à des mesures dites ultimes. En ces débuts du siècle, la crise aura surpris plus d’un politicien. La solution aura été miraculaire, la guerre et la reconstruction auront permis aux pays participant de faire des bonds en avant. Mais le cycle de la dépression ne pouvait être rompu. Tous les 50 ans, ou presque, selon Léontieff, économiste américain d’origine russe. De lui nous aurons alors appris à ne plus nous laisser surprendre par des guéguerres de luttes pour l’espace vital.

Et de comprendre les quatre temps du printemps arabe.

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Francois M.

2011 octobre

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