Idéoscopie de la démocratie
Illusion d’universalité
La démocratie se vend comme un idéal mondial. Elle n'est pourtant pas universelle. Sa définition crée l'illusion que tout le monde est concerné, et y participe. Or, des pans importants de populations ne suivent pas le mouvement. Dans le monde, des sociétés demeurent insensibles aux parfums de la démocratie. D'autres peuples sont à l’abri de ses vents. Et là où la démocratie bat des ailes, ce n’est jamais à l’unisson. Dans mes deux pays, le Canada et le Rwanda, la démocratie y tient un double et trouble langage, de compromis et de compromission.
Au Rwanda, la même urne consacre la même idéologie. On vote pour, ou contre sans offre d'alternatives. Un parti est au pouvoir, tout le peuple est aux pas. C’est un modèle de démocratie à l’unisson. Au Canada par contre, pays démocratique sans conteste, le vote populaire consacre une cacophonie idéologique. Chaque idée qui reçoit un vote passe au micro, aucun élu n’aura du peuple le pouvoir de faire taire le peuple, plutôt celui de lui faire faire ou l’empêcher de faire la volonté populaire. Car cette volonté n’a jamais de place dans les urnes. Ainsi le modèle canadien consacre les dictatures de masses et d’élus. Le parti ayant la majorité des sièges à l’assemblée des élus dicte ses idées et ses sensibilités, et il est libre d’écouter les avis des autres. Ces élus d’un jour, gouvernent plusieurs jours de pluies et de beaux temps, à l’effet que des citoyens leur ont signé un mandat à blanc. Que peuvent savoir les électeurs, d’un tel mandat? Le jour du vote, ils expriment des attentes et des idées non statiques, toutes différentes, et à fortiori différentes de celles des mandataires. Au Rwanda ou au Canada, c’est la nuit et le jour non pas à cause du décalage horaire, plutôt sur le plan de la philosophie et de la vie démocratique. Toutefois, c’est au fond pareil.
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