Famille individuelle (suite)
En nous vit également une femme. Minutieuse, perfectionniste, prévoyante. Elle est la déesse de la sécurité, de la prospérité et de la continuité. La femme en nous se préoccupe de l'avenir, quand bien même elle voit rien venir. Elle planifie tout pour les jours à venir, détermine les actions futures, pour un horizon de court, moyen ou long terme. Et l'enfant qu'elle berce se les approprie, les projette dans l'infini des idéaux les plus utopistes. Lui n'est pas de notre époque, il est notre ambassadeur des temps futurs, le porteur des rêves qui se charge d'envisager la relève lorsqu'elle sera due. Pendant que l'enfant s'amuse avec la fiction, les parents s'activent tantôt par pressions du moment tantôt par aspirations d'un court terme en passe de basculer au présent.
Comme le présent phagocyte continuellement la queue du future, les actions planifiées sont souvent reportées. Ce phénomène qu'on appelle la procrastination, traduit la domination par le présent, c'est-a-dire de notre homme sur notre femme. Pour réaliser des actions longtemps planifiées d'avance, la femme en nous doit négocier fortement avec l'homme afin que ce dernier laisse tomber ses tentations impulsives du moment. Cette incontournable négociation s'appuie sur la rampe de la sagesse sacrée. En nous, veille à cet effet un grand parent. La sagesse n'est pas d'expérience, celle-ci produit la prudence. Elle est plutôt d'âge et d'esprit. Sage, âgé, réfléchi et lucide d'intelligence émotionnelle. Dans toutes les situations, ces différentes personnalités s'expriment, au moins deux d'entre elles se disputent et négocient la primauté. Qu'on soit jeune ou adulte, femme ou homme, on est tout à la fois. Et c'est ce qui nous assure de nous reproduire en famille d'attachements et d'harmonies.
Francois M.
2010