Les miroirs de la Cote d'Ivoire

Bonsoir Abidjan! La nuit est tombée, le jour suivra. L'inconnu n'est plus, il n'a plus d'emprise sur les citoyens. Le président Laurent Gbagbo non plus, désormais en captivité! Les canonniers ivoiriens et français peuvent respirer. Victorieux, le nouveau président Ouattara a la noble et dure tache de désanguiniser l'eau de la lagune Ébrié. Et le peuple meurtri?

D'aucuns auront déploré l'arrestation et l'humiliation du président Gbagbo, fut-il controversé. Le grand Alexandre le Grand a encore du pain sur la planche. Lui qui a su vaincre les bas instincts de la bassesse en imposant à ses hommes une ligne de noblesse, n'aura gagné des guerres qu'en prenant soin de ne jamais humilier ses adversaires. La guerre dite légale devrait observer la règle du respect inconditionnel de la dignité humaine.

Hélas, la capture de Gbagbo nous rappelle celle, encore fraiche et saignante, de Saddam Hussein. Des moineaux, pour reprendre l'expression chérie d'une collègue, chantent et dansent ou pleurent de joies de voir leur challenger réduit à moins que rien. C'est dire que non seulement Alexandre Le Grand a toujours du travail, mais aussi avons-nous encore un long chemin à parcourir.

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